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Des militants palestiniens entament une grève de la faim à Jénine en solidarité avec Gaza

Publié le: 07-08-2025 | Politique , PNN TV REPORTS
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Jénine / PNN / 

Un groupe de militants palestiniens, composé de défenseurs des droits et d’intellectuels, a lancé mercredi une grève de la faim à durée indéterminée devant les bureaux du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à Jénine. Ils entendent manifester leur solidarité avec le peuple de Gaza, confronté à ce qu’ils décrivent comme une campagne de famine et de génocide menée par les forces israéliennes.

Les manifestants se sont rassemblés devant le bâtiment du CICR brandissant des pancartes exigeant l’arrêt immédiat de la guerre et appelant la communauté internationale à mettre fin à ce qu’ils qualifient de « guerre d’extermination » contre les Palestiniens. Ils ont ensuite remis aux représentants du CICR une lettre exhortant une action humanitaire urgente, notamment l’acheminement de nourriture, de fournitures médicales et d’aide dans la bande de Gaza assiégée.

Dans cette lettre adressée aux dirigeants mondiaux via leurs représentants aux Nations unies, au Secrétaire général de l’ONU et au CICR, les militants écrivent :« Ne vous battez pas pour Gaza ou pour notre peuple : battez-vous pour votre conscience, pour votre morale, et pour le rêve de vos enfants d’un monde où règnent justice, paix, compassion et égalité. »

La lettre ajoute :« Jusqu’à ce que vous compreniez le sens de ces mots, nous, Palestiniens, annonçons par la présente le début d’une grève de la faim ouverte en soutien à notre peuple à Gaza, et en défense de la justice, de la liberté et de la dignité humaine pour tous. »

Ce message critique vivement le silence de la communauté internationale face aux atrocités dénoncées à Gaza, avertissant que si les dirigeants mondiaux ne défendent pas la justice et la liberté dès maintenant, ils ne pourront pas compter sur un tel soutien lorsqu’ils seront eux-mêmes menacés. Il remet en question la crédibilité des institutions comme l’ONU et le cadre des droits humains.

Les organisateurs de la grève affirment que leur action est une invitation à briser le silence dans les Territoires occupés et à dépasser les simples condamnations verbales. « Cette grève de la faim est un message aux publics local et international », a déclaré Sanaa Zakarneh, éducatrice de renom et secrétaire au Conseil national palestinien.

Interrogée par PNN, Zakarneh a déclaré : « Cette grève est une réponse au génocide et à la famine perpétrés par Israël à Gaza – ceux-là même qui ont soutenu Jénine sous les bombardements. Les rues européennes manifestent, tandis que la Cisjordanie reste largement silencieuse. Il est temps de faire entendre nos voix et d’agir. »

Les manifestants ont également exprimé leur frustration lors de la remise de la lettre, affirmant que si les organisations internationales ne respectent pas leurs principes proclamés, « la charte des Nations unies et les conventions des droits humains qu’elles prétendent défendre n’ont plus aucun sens. »

Adnan Al-Sabbagh, écrivain et intellectuel palestinien, a qualifié cette grève de la faim de nécessité morale :
« Notre époque d’appels et de communiqués est révolue », a-t-il confié à PNN. « Cette grève de la faim est un message clair au monde pour qu’il mette fin aux crimes commis à Gaza. »

Il a ajouté : « Les voix des Gazaouis sont réduites au silence : pas d’eau, pas de nourriture, personne pour les entendre. Aujourd’hui, nous taisons nos bouches par cette grève de la faim, en criant au monde – Arabes, Musulmans, Chrétiens, Juifs, Bouddhistes – écoutez-nous et agissez pour mettre fin au meurtre, à la famine, à la destruction du peuple palestinien. »

Al-Sabbagh a souligné que cette grève représente le minimum que puissent faire les Palestiniens de Cisjordanie, alors qu’ils assistent à la dévastation en cours à Gaza.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est soumise à un siège généralisé et à une crise humanitaire catastrophique. Selon l’UNICEF, les enfants y meurent à un rythme « jamais vu » en raison de la faim et du manque d’accès aux soins médicaux ; plus de 18 000 enfants ont déjà été tués depuis le début du conflit.

Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a récemment annoncé que 169 personnes, dont 93 enfants, sont mortes de faim et de malnutrition, un bilan qui ne cesse de s’aggraver alors que l’aide humanitaire reste bloquée. Une personne sur trois à Gaza resterait plusieurs jours sans accès à la nourriture, alimentant les craintes d’une famine imminente

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