GAZA / PNN /
« Je transportais une petite boîte de lait infantile dans mon sac. Ce n’était pas simplement du lait en poudre — c’était une bouée de sauvetage pour un nourrisson mourant. J’étais sur le point d’entrer à Gaza, mais Israël m’en a empêché. Ils ont dit que le lait n’était ‘pas autorisé’. »
C’est par ces mots que le docteur Thaer Ahmad, médecin palestinien, décrit l’une des plus cruelles contradictions humanitaires de notre époque : du lait pour bébé — un produit quotidien ordinaire — bloqué à un point de contrôle militaire, en attente d’une autorisation.
Cette semaine, deux nourrissons sont morts à Gaza de faim et par manque de lait infantile. Les équipes médicales alertent sur une catastrophe imminente qui menace la vie d’au moins 580 bébés — la majorité étant des nouveau-nés — souffrant de malnutrition sévère, alors que le système de santé s’effondre sous le blocus.
Le docteur Ahmad, membre d’une délégation médicale acheminant de l’aide via l’organisation internationale Avaaz, affirme avoir rencontré des responsables européens pour plaider l’entrée de l’aide. « J’ai apporté avec moi la même boîte de lait que les autorités avaient refusé de laisser entrer à Gaza », a-t-il raconté. « Certains ont pleuré en apprenant ce que vivent mes collègues dans les hôpitaux là-bas. Mais les larmes ne sauvent pas des vies. »
Un crime aux portes des hôpitaux
Depuis des mois, les rares hôpitaux encore opérationnels dans la bande de Gaza alertent sur l’épuisement de leurs stocks essentiels — en particulier le lait pour nourrissons. Au complexe médical d’Al-Shifa, des médecins rapportent que certains bébés sont nourris avec de l’eau de riz ou du thé dilué dans une tentative désespérée de les maintenir en vie.
« Les mères souffrent elles-mêmes de malnutrition sévère et ne peuvent pas allaiter. Les médecins rationnent les dernières boîtes de lait. Dans certains cas, plusieurs nourrissons partagent la même boîte pendant plusieurs jours », confie un médecin.
Transformés en abris, les hôpitaux réalisent désormais des interventions chirurgicales sans anesthésie. Les patients dorment à même le sol, et les pleurs des enfants se confondent avec le fracas des frappes aériennes.
Appel d’urgence : signez avant que d’autres nourrissons ne figurent sur la liste des morts
Dans le cadre d’une campagne mondiale lancée par Avaaz, le Dr Ahmad, accompagné d’un nombre croissant de médecins et d’activistes, appelle à signer une pétition internationale pour exiger des autorités israéliennes qu’elles autorisent immédiatement l’entrée de lait infantile et d’aide humanitaire vitale à Gaza.
« Il faut transformer la compassion en action. Les enfants de Gaza ne sont pas des statistiques — ce sont des vies qui attendent une goutte de lait », a-t-il déclaré. Il a précisé que la pression internationale récente avait contraint Israël à autoriser l’entrée de quantités très limitées de lait, mais que cela restait largement insuffisant pour répondre aux besoins urgents.
Avaaz : « Votre voix peut sauver des vies »
Fondée en 2007, Avaaz est une organisation civique mondiale engagée dans les droits humains et les urgences humanitaires. Elle agit dans 17 langues et compte plus de 40 millions de membres. Sur le dossier de Gaza, elle coordonne une pression continue sur les gouvernements et les agences de l’ONU.
L’organisation appelle les dirigeants mondiaux à prendre des mesures concrètes pour stopper la famine provoquée par le blocus et permettre — plutôt qu’empêcher — l’acheminement du lait et de l’aide nécessaires à la survie des plus jeunes de Gaza.
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