Genève/ PNN/

Dans une déclaration bouleversante, le porte-parole de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Tommaso Della Longa, a dénoncé la tragédie humaine en cours à Gaza, affirmant qu’il est « totalement inacceptable » que des travailleurs humanitaires voient leurs collègues tués et enterrés dans des fosses communes alors qu’ils tentaient de sauver des vies.

Dans un entretien accordé à l’agence Anadolu, Della Longa a fait part de l’indignation de la communauté humanitaire après le massacre perpétré par l’armée israélienne contre une équipe de secours à Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 23 mars dernier. Ce jour-là, les forces israéliennes ont exécuté une équipe composée de neuf ambulanciers, cinq membres des équipes de secours et un employé d’une agence onusienne, alors qu’ils répondaient à des appels de détresse dans le quartier de Tel al-Sultan.

Malgré les demandes répétées d’accès à la zone pour enquêter sur le sort des secouristes disparus, ce n’est que les 27 et 30 mars que le Croissant-Rouge palestinien a pu retrouver les corps des 15 victimes, enterrés dans une zone à quelque 200 mètres de leurs véhicules, eux aussi détruits.

Della Longa a qualifié les images de la scène de « choquantes et inquiétantes ». Les vidéos publiées par les médias internationaux et le Croissant-Rouge montrent clairement que les véhicules d’urgence étaient identifiés par des marquages visibles et les signaux d’urgence activés au moment où ils ont été pris pour cible. « Il est déchirant d’entendre près de six minutes de tirs nourris dans ces vidéos. C’est une scène insoutenable », a-t-il déclaré.

Le porte-parole a également rappelé que 2024 a été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires, avec la perte de plus de 30 collègues à Gaza et en Cisjordanie. Il a dénoncé un climat d’impunité et de mépris à l’égard des humanitaires à Gaza, et dans d’autres régions du monde, appelant les gouvernements et les parties concernées à respecter leurs obligations juridiques de protection.

« Personne ne devrait risquer sa vie, encore moins la perdre, en essayant de sauver celle des autres. Ce qui s’est passé à Rafah est une honte pour l’humanité », a-t-il ajouté.

Della Longa a exprimé la solidarité de la Fédération internationale avec le Croissant-Rouge palestinien et les familles des victimes : « Ces personnes étaient des gens ordinaires, qui ont choisi de sauver des vies. Elles auraient dû rentrer chez elles après leur service, mais elles ont été assassinées et enterrées. C’est inacceptable. »

Il a conclu en soulignant l’importance de continuer à dénoncer ce crime atroce commis par l’armée israélienne à Rafah, affirmant que « le silence n’est pas une option ».

Le 5 avril 2025, l’armée d’occupation israélienne a reconnu avoir exécuté les secouristes à Rafah, revenant ainsi sur sa version initiale après la diffusion d’une vidéo bouleversante filmée par l’un des ambulanciers avant sa mort. Ce crime a suscité une vague d’indignation internationale.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une campagne d’extermination de masse dans la bande de Gaza, faisant plus de 166 000 morts et blessés, dont une majorité d’enfants et de femmes, ainsi que plus de 11 000 disparus.