Le Caire / PNN /
Deux agences des Nations Unies ont averti mercredi que les femmes et les filles de Gaza sont confrontées à un « risque d’effondrement total », alors que les hostilités se poursuivent et que les conditions humanitaires dans l’enclave assiégée continuent de se dégrader.
Dans un communiqué conjoint, la Directrice régionale du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et la Directrice régionale d’ONU Femmes pour les États arabes ont déclaré que « le temps est compté pour les femmes et les filles à Gaza », soulignant que le blocus israélien continu, qui empêche l'entrée de l’aide humanitaire depuis plus d’un mois, a conduit la crise à un niveau « catastrophique ».
Le communiqué indique que plus de 500 enfants et 270 femmes ont été tués depuis la reprise des opérations militaires le 18 mars. Il ajoute que près des deux tiers de Gaza sont désormais classés comme zones interdites, et environ 400 000 personnes ont de nouveau été déplacées vers des zones surpeuplées, privées de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux.
« Il n’y a pas de lieu sûr », selon les témoignages d’organisations locales de femmes relayés par ONU Femmes.
Le communiqué souligne la montée de la faim et des risques de maladies dans des camps de fortune dépourvus d’assainissement, tandis que les familles endurent des nuits glaciales au milieu de graves pénuries de carburant – une situation particulièrement dangereuse pour les femmes enceintes, les mères allaitantes et les nourrissons souffrant déjà de malnutrition aiguë.
Les responsables onusiens notent une augmentation significative des besoins en matière de protection des femmes et des filles, alors qu’environ un quart des espaces sûrs offrant un soutien psychosocial et des références médicales ont fermé en raison des bombardements ou du manque de ressources.
L’école Al-Arqam, dans l’est de Gaza, qui abritait auparavant un refuge soutenu par le FNUAP, a été détruite lors d’une frappe aérienne ce week-end, privant des dizaines de familles déplacées d’un abri et de services essentiels.
« Les filles – en particulier les orphelines ou celles séparées de leurs familles – courent un risque extrême », affirme le communiqué.
En dépit de ces défis, les organisations de femmes soutenues par les deux agences de l’ONU continuent d’opérer sur le terrain, même après que des centaines de travailleurs humanitaires ont été tués ou blessés au cours des 18 derniers mois – un acte qualifié dans le communiqué de « violation flagrante du droit humanitaire international ».
Les agences ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, à la restauration complète et inconditionnelle de l’accès humanitaire, ainsi qu’à la libération de tous les otages et personnes détenues arbitrairement, sans délai.
« Le monde ne peut pas détourner le regard pendant que les femmes et les filles sont bombardées, affamées et réduites au silence », conclut le communiqué, en insistant sur le fait que le droit international doit être respecté et que les auteurs de violations doivent être tenus pour responsables.
Il est souligné que la protection des femmes et des filles à Gaza « n’est pas un choix, mais un devoir », et que leur dignité et leurs droits « doivent être préservés sans exception ni condition ».
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