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Refus de visas à des élus français : les Palestiniens dénoncent une tentative d’isolement diplomatique

Publié le: 21-04-2025 | Politique
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BETHLÉEM / PNN/

Les comités populaires des camps de réfugiés palestiniens ont fermement condamné la décision des autorités israéliennes d’interdire l’entrée à une délégation diplomatique française composée de parlementaires et de maires de villes jumelées avec des camps de réfugiés à travers la Cisjordanie.

Les comités ont dénoncé une décision reflétant, selon eux, les « politiques racistes et brutales » d’Israël, visant à isoler le peuple palestinien. Ils ont également critiqué cette interdiction comme une violation flagrante des normes diplomatiques et protocoles internationaux.

Saeed Al-Azzeh, président du comité populaire du camp de réfugiés d’Aïda, a déclaré au Palestine News Network (PNN) que la délégation devait visiter Aïda ainsi que d’autres camps de réfugiés dans le sud de la Cisjordanie. L’objectif était de renforcer les relations de coopération et de jumelage entre les camps palestiniens et plusieurs municipalités françaises, représentées au sein de la délégation.

« Ces mesures israéliennes s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à couper les Palestiniens des peuples libres du monde, qui soutiennent notre cause légitime », a affirmé Al-Azza. « La délégation comprenait des amis de longue date du peuple palestinien, qui ont exprimé à de nombreuses reprises leur opposition à la guerre, au nettoyage ethnique et aux attaques contre les camps de réfugiés, tant à Gaza qu’en Cisjordanie, ainsi qu’à l’encontre de l’UNRWA et du droit au retour. »

Al-Azzeh a insisté sur le fait que ces restrictions israéliennes n’empêcheraient pas les Palestiniens de maintenir leurs liens avec la communauté internationale. Au contraire, elles renforceraient la solidarité mondiale et contribueraient à accroître l’isolement diplomatique d’Israël.

Le quotidien français Le Figaro a rapporté que les visas d’une délégation française de 27 membres — composée de parlementaires et d’élus de gauche — avaient été annulés par les autorités israéliennes à seulement deux jours de leur départ prévu pour une visite en Israël et dans les territoires palestiniens, du 20 au 24 avril.

La délégation comprenait notamment les députés François Ruffin, Alexis Corbière et Julie Ozenne (Écologistes), ainsi que la députée communiste Soumya Bourouaha et la sénatrice Marianne Margaté, aux côtés de plusieurs maires et élus locaux.

Dans une déclaration conjointe, 17 de ces responsables ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de « punition collective », précisant que les visas avaient pourtant été accordés un mois plus tôt. « Deux jours avant notre départ, les autorités israéliennes ont annulé les visas qui nous avaient été délivrés », ont-ils écrit. « Cela constitue une rupture grave dans les relations diplomatiques avec la France et une atteinte à notre fonction de représentants élus de la République. Cela exige une réponse claire de la part des plus hautes autorités françaises. »

Le groupe a estimé que « l’interdiction délibérée faite à des élus d’exercer leurs fonctions ne peut rester sans réponse », appelant le président Emmanuel Macron à recevoir la délégation et à intervenir auprès des autorités israéliennes pour permettre la reprise du voyage.

Une conférence de presse est prévue dans les prochains jours à Paris.

En réponse à une demande de l’AFP, le ministère israélien de l’Intérieur a confirmé l’annulation des visas, en invoquant une loi qui permet de refuser l’entrée aux personnes considérées comme agissant contre les intérêts de l’État.

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